jeudi 27 juin 2013

[Cinéma] - Sonatine, mélodie mortelle.

Bonjour à toutes et à tous!

J'ai pris du temps avant d'écrire ce troisième article. Je cherchais quelque chose qui sortait de l'ordinaire - quelque chose qui pourrait donc vous intéresser, et puis, je suis tombé sur ce DVD dans un Cash Affair: Sonatine + Jugatsu, dans la collection "Asia Classics". Je ne connaissais pas ces films - d'ailleurs, hélas, à part les Godzilla, je ne connais pas beaucoup de films Japonais - mais j'avais déjà entendu parler du réalisateur: Takeshi Kitano.



Et le moins que l'on puisse dire de Kitano, c'est que c'est un personnage haut en couleurs! C'est un humoriste, peintre, auteur, réalisateur, producteur, acteur... Dans le domaine de l'audiovisuel, je suis persuadé qu'il a déjà plus ou moins tout fait.

Et vous savez quoi? Il a aussi fait un jeu vidéo - sur Famicom, la NES Japonaise - que vous avez très certainement déjà vu sur YouTube à cause de son caractère, comment dire... assez étrange. Je risque, à l'occasion de reparler de ce jeu dans une prochaine vidéo, mais au cas où, voici une courte présentation: ce jeu, nommé "Le Défi de Takeshi", est l'archétype même de l'anti-jeu vidéo: vous devez accomplir des tâches toutes plus absurdes les unes que les autres: frapper un boss 20.000 fois, chanter à l'épreuve du Karaoké pendant plus d'une heure (la seconde manette de la Famicom disposait d'un micro), ne pas toucher à la manette pendant une très longue durée, etc...



Enfin bref. Là n'est pas le propos de l'article, puisque "Sonatine, Mélodie Mortelle" n'est pas un jeu vidéo, mais l'un de ses premiers films, sorti au Japon en 1993. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce film est à l'image de son réalisateur (et de son acteur principal par la même occasion): complexe. Pour ne point dire étrange.



L'histoire est relativement simple: des Yakuzas de Tokyo doivent venir en aide à un clan d'Okinawa qui rencontrent des problèmes. Jusque là, rien d'original me direz-vous. Mais le film prend toute sa substance dans sa réalisation. En effet, Kitano confesse qu'il n'a jamais regardé beaucoup de films: par manque de temps ou d'intérêt. Dès lors, le film ne suit pas les codes de réalisation classique: il y a énormément de plans larges, fixes, dus certainement au passé de peintre du réalisateur. Premier élément déroutant: ces plans viennent parfois casser le rythme du film, et viennent, pour ainsi dire, comme un cheveu sur la soupe. Même si la plupart du temps, ces plans sont magnifique, je dois avouer que cela m'a perturbé à certains moments, surtout quand nous avons un plan où un acteur reste fixe, sans aucune expression visible, face à l'écran pendant une minute ou deux.

D'ailleurs, parlons-en des expressions. Kitano n'aborde aucune expression de tout le film, si ce n'est deux ou trois sourires, et après m'être renseigné, il semblerait qu'il en fasse de même dans ces autres films. Mais vous savez quoi? Cela donne un côté presque inquiétant au personnage. On ne sait jamais ce qu'il pense, ce qu'il prévoit de faire - rien. Et chacune de ses réactions est une surprise. J'irai même un peu plus loin en disant que tout dans ce film surprend, y compris la violence.



Eh oui. On parle de Yakuzas tout de même. Vous vous attendiez à du John Woo? Avec des gunfights muclés, des balles qui sifflent dans tout les sens et des Katanas partout? Perdu! La violence est là, froide et implacable, mais elle est souvent hors-champs. Sans vouloir rien révéler de l'histoire, il y a à la fin une confrontation dans un bâtiment. Et c'est vrai que je m'attendais à une scène d'action somme toute assez classique. Eh bien non. La caméra reste à l'extérieur du bâtiment, et on aperçoit seulement les flashs des mitraillettes aux fenêtres. Pour une fois, nous ne sommes pas omniscient, l'observateur n'est pas toujours là où l'action se passe, et nous devons utiliser notre propre imagination pour deviner ce qui se passe. Et finalement, ce n'est pas plus mal.



Je précise que ce film n'est pas à mettre entre toute les mains. Il faut être conscient de son côté "à part entière" pour le regarder, et ne pas chercher à faire de comparaison avec les standards des films d'action, il faut juste l'apprécier tel qu'il est. Et croyez-moi, en dépit de ses défauts, ce film est extrêmement rafraîchissant!

Merci de m'avoir lu, et à bientôt pour un nouvel article!

~RetroBoy.

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